Pour la troisième année consécutive depuis la sortie de la crise sanitaire, la Fondation Jaurès et l’Institut de sondage BVA publient une étude dédiée à la relation entre la jeunesse et l’entreprise. Alors que les tensions sur le marché de l’emploi et le rétrécissement démographique suscite un réengagement des employeurs sur les questions éducatives, de l’égalité des chances au développement de l’apprentissage, cette étude confirme une tendance de fond : la convergence des mutations du tissu productif et des aspirations de la jeunesse.
Comme souligné par notre baromètre Jeunesse&Confiance 2022, l’engagement compte parmi les enjeux éducatifs de premier plan, en particulier pour les jeunes de 16 à 25 ans. En effet, le tissu associatif, au travers d’un service civique par exemple, offre une première expérience professionnelle accessible et valorisante, qui permet aux jeunes de s’insérer dans un collectif, de constituer un premier réseau et d’acquérir des compétences complémentaires des apprentissages scolaires. Ce souci d’insertion sociale et professionnelle est d’autant plus fort que le manque d’expérience professionnelle est identifié comme le premier frein d’accès à l’emploi, en particulier par les femmes et les jeunes ruraux.
De la même façon, alors que les chefs d’entreprises considèrent à une large majorité que les cursus scolaires ne sont pas adaptés au monde l’entreprise, les expériences d’engagement sont plébiscitées par les recruteurs auxquels cette première expérience donne des garanties en termes de ponctualité, d’autonomie et de travail en équipe.
Par ailleurs, l’engagement constitue également un lieu de rencontre entre activité professionnel et aspirations à servir le bien commun. De ce point de vue, alors que les attentes de la jeunesse apparaissent fortes, en particulier dans le contexte de la crise environnementale, les entreprises ont bien identifié la teneur stratégique de mieux valoriser leur contribution au bien commun, sur le plan de leur image mais aussi de leurs ressources humaines et de leur financement au travers des obligations d’évaluations extra-financières.
Cette rencontre entre la jeunesse et les entreprises est d’autant plus souhaitable que, par rapport à l’engagement militant de leurs aîné, les jeunes privilégient des actions concrètes, au plus près de leurs lieux de vie et de leur tissu relationnel. Tandis que les acteurs politiques traditionnels, les partis, les syndicats ou même les médias suscitent une défiance qui ne cesse de se renforcer, les entreprises offrent un terrain d’engagement plus proche de leurs préoccupations notamment environnementales. L’étude soulignent cependant l’exigence de sincérité des jeunes, qui constitue le premier domaine sur lequel ils attendent leur employeur comme leurs cadres.
Une dynamique qui invite à mieux valoriser le rôle éducatif des entreprises et leurs responsabilités en termes de recrutement, d’épanouissement de leurs salariés ou leur contribution à la formation initiale, au travers de l’accueil de stagiaires et d’apprentis. Les jeunes nourrissent en effet des attentes très fortes à l’égard des entreprises sur le plan de la progression personnelle et professionnelle, de la conciliation avec leur vie personnelle et de l’alignement avec leurs valeurs.
Publié par VersLeHaut en 2019, le Manifeste pour la responsabilité des entreprises identifie trois domaines et une trentaine d’indicateurs pour mieux évaluer et valoriser l’engagement éducatif des entreprises :
- L’entreprise dans son cœur de métier, comme producteur et annonceur
- L’entreprise comme employeur, au travers de son recrutement, de l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale ou de sa politique de formation
- L’entreprise au service de l’intérêt général, comme mécène, en lien avec des associations dans son champ d’activités ou en partenariat avec l’école
Notre décryptage Jeunesse&Confiance 2022
L’étude de Jean Jaurès et BVA : les jeunes et l’entreprises
Le manifeste pour la responsabilité éducative des entreprises