Mercredi dernier, VersLeHaut et la Cité éducative du 18ème organisaient une rencontre sur le thème de l’école inclusive. Cette soirée a été l’occasion de questionner la maturité de la loi de 2005 qui reconnait à tous les enfants le droit à une scolarisation ordinaire ; mais aussi d’explorer différents chemins pour aller plus loin.
Malgré son bilan en demi-teinte, l’école inclusive profite indéniablement à l’ensemble des élèves, qu’ils soient en situation de vulnérabilité ou non. Il n’existe pas d’« élève idéal standard », et cette école inclusive permet de mieux considérer l’enfant derrière l’élève.
Les AESH : une figure incontournable à bout de souffle
Par ailleurs, les accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH), qui sont aujourd’hui une figure majeure de cette école inclusive (elles sont le 2ème corps de métier de l’Education nationale et leur nombre continue de croître), répondent autant aux besoins des élèves et des familles qu’à ceux des enseignants.
Pourtant ce « passage obligé » par l’aide humaine peut masquer, notamment dans le débat public, d’autres besoins éducatifs particuliers, tels que ces élèves nouvellement arrivés en France ou ceux sous-main de justice. Elle ne peut donc répondre à elle-seule à l’ambition de l’école inclusive. D’autres leviers pourraient permettre de continuer à avancer. Cette soirée a donc été l’occasion de les aborder et de les interroger.
D’une meilleure prise en compte de l’accessibilité universelle pour sortir du système compensatoire au fait de recourir plus largement à des associations spécialisées pour mieux accompagner familles, enfants et équipes éducatives, ce sont autant de leviers qui, faute de temps et de moyens, n’ont pu être explorés davantage pour le moment.
Sofia Ben Yahmed, présidente de l’association IKIGAÏ, a d’ailleurs rappelé combien il était important pour les parents d’avoir la possibilité de s’exprimer et d’être écoutés. C’est ce que propose son association autour des cafés des parents par exemple, qui sont un espace de partage et de convivialité pour les parents d’enfant ayant un trouble du spectre de l’autisme.
La pratique sportive, levier de transformation de l’école
Puisqu’elle engage corporellement, émotionnellement et collectivement les élèves indépendamment de leurs différences, la pratique sportive est l’opportunité idéale pour s’adapter à leurs besoins. Dès lors qu’elle engage le ludique, le coopératif ou le temps long, la pratique offre des opportunités concrètes de développer des relations sociales entre les élèves. Finalement, que ce soit au travers des émotions partagées ou des encouragements, la pratique sportive encourage l’affiliation entre les pairs.
C’est ce que la doctorante Olivia Collet et l’éducatrice en activités physiques adaptées Amélie Quemeneur ont pu expliquer : l’inclusion ne se décrète pas mais rendre les pratiques sportives adaptées permet de la construire.
Des pépites éducatives existent…
Enfin, cette rencontre a permis à plusieurs structures associatives de présenter leurs outils et bonnes pratiques. Pour n’en citer qu’une, Kiléma Editions a pu présenter par exemple un catalogue d’ouvrages en FALC (“facile à lire et à comprendre”) pour permettre aux personnes présentant des troubles d’accéder à une littérature adaptée à leurs besoins spécifiques. D’autres étaient présentes aussi, comme la Plateforme EGALDIA, l’Ufolep de Paris, la FCPE de Paris, ou PLAY International.