« J’en appelle à la responsabilité des parents. La République n’a pas vocation à se substituer à eux. » En pleine crise des émeutes de l’été 2023, ces mots du président de la République chargeaient ainsi un peu plus la barque de parents déjà en grande difficulté. Parmi les mineurs interpellés ces nuits-là, 60% vivaient dans une famille monoparentale.

C’est devenu une habitude : le débat public est saturé d’injonctions aux parents. Autorité, bienveillance, faire confiance, surveiller, prendre le temps, cuisiner plus. Notre baromètre Jeunesse&Confiance en témoigne :  près de 6 parents sur 10 sont déstabilisés par ces messages contradictoires.

Face à l’avatar du parent parfait qu’ils ne pourront jamais incarner, certains jettent l’éponge et prônent le « système D » comme l’a illustrée la récente tendance « ghettossori ». Une revanche sur les diktats ? Peut-être. Mais parfois au prix de dérives inquiétantes, où la négligence et même la violence ne sont pas loin.

En vrai, les parents font face à des situations très concrètes et ont besoin de solutions pratiques. Certains se débattent avec des difficultés matérielles qui occupent toute la place. D’autres n’ont tout simplement pas les outils pour seconder l’école, gérer les écrans, accueillir les émotions.

Sur qui peuvent-ils vraiment compter ? Malgré les efforts remarquables d’associations, de professionnels de santé, de travailleurs sociaux, les dispositifs de soutien aux familles restent mal identifiés, méconnus, et fragiles. Seuls 10 à 15% des parents en bénéficient réellement.

Cette fameuse responsabilité, elle est bien collective. Aider les parents, ce n’est pas les sermonner, c’est leur donner les moyens de jouer le rôle qu’on attend d’eux. Sinon, à force de les accabler, on finira par les perdre… et avec eux, les enfants.

Cette semaine nous posons donc la question : qui s’occupe des parents ? Nous vous emmenons à Viroflay, dans les Yvelines, pour découvrir comment la municipalité travaille avec les associations, les professionnels du médico-social et de la petite enfance pour se porter au plus près des besoins des familles. Et nous découvrirons le témoignage de Lisa, jeune chercheuse pleinement investie dans l’éducation de ses deux enfants.