Une attractivité en dents de scie sur le territoire
Créé en 2010, le service civique propose aux jeunes de 16 à 25 ans de s’engager dans une mission d’intérêt général auprès d’associations ou d’institutions publiques. Alors qu’il a été pensé à l’origine comme un dispositif d’engagement citoyen, son évolution est pour le moins intéressante car son succès s’avère extrêmement variable sur l’ensemble du territoire. 10% d’une génération en moyenne réalise un service civique, mais seulement 2 à 5% dans de nombreux départements et jusqu’à par exemple, 36% en Guadeloupe. Une étude récemment réalisée par l’INJEP revient sur les variables de son attractivité.
Un franc succès auprès des chômeurs …
La fluctuation de ce succès s’explique sur le plan socio-économique des populations concernées. Une nette corrélation se dégage, pour chaque département, entre la difficulté d’accès aux diplômes et à l’emploi et le nombre de volontaires en service civique. Le dispositif attire en priorité les jeunes inactifs et il est boudé dans les territoires qui comptent le plus de diplômés comme l’Île-de-France.
… qui s’explique par un intérêt public ?
Autre fait notable : le secteur public attire davantage ces jeunes que le secteur associatif pour réaliser ces missions… A moins que ces dernières soient plus largement proposées au sein des départements qui comptent le plus fort taux de chômage parmi les jeunes ? En moyenne, « dans les départements où les jeunes ont le plus de chances de faire un service public, 45% des volontaires réalisent leur mission dans le service public, contre 30% dans les départements qui ont les taux de réalisation les plus faibles ». Autrement dit, les services publics ont cerné un bon filon pour recruter des jeunes moins diplômés et en recherche d’emploi.
Échange de bons procédés
De fait, les jeunes les plus vulnérables se tournent vers le service civique, et l’Etat Français le développe dans des territoires précis au profit des services publics. Mue par cet intérêt réciproque, la dimension d’insertion du service civique est devenue primordiale. Il serait devenu pour les jeunes un moyen de développer son expérience professionnelle, au service de l’Etat en particulier. A l’heure où la quête d’engagement est prégnante parmi les nouvelles générations, mais où l’on ne souhaite plus s’engager à vie pour un employeur, assiste-t-on à l’apparition d’une nouvelle forme de “CDD service public” ?
Bizarre que l’article ne voit pas le lien entre la réalisation d’un VSC et … le coût du logement. Dans nos villes chères, les seuls qui ont accès aux services civiques sont ceux qui peuvent être hébergés par leurs parents, ce qui suppose que les parents vivent sur place et donc soient suffisamment riches pour habiter dans des quartiers proches des employeurs. A Paris, à Bordeaux, et ailleurs, le VSC ne répond pas à la situation des jeunes les plus pauvres qui ont besoin d’un vrai salaire pour payer un vrai loyer.