Faut-il isoler temporairement un enfant dans sa chambre lorsque celui-ci transgresse règles et usages familiaux ? La question passionne médias et réseaux sociaux depuis que le quotidien Le Monde a récemment publié une interview de Caroline Goldman, psychologue pour enfants et auteure d’une populaire série de podcasts.
Sa défense de la pratique du time out – l’isolement de l’enfant désobéissant – et ses réflexions critiques sur l’éducation positive suscitent l’engouement de beaucoup – parents, professionnels de santé, etc. – mais provoquent la colère de ceux qui considèrent qu’elle confère ainsi une légitimité à des usages parentaux inadaptés voire violents. En témoigne la tribune du philosophe Pierre Vesperini qui assimile la pratique à du « dressage ».
La passe d’armes donne souvent le sentiment de tourner à vide. Certains experts ont d’ailleurs ressenti le besoin de recentrer le débat autour des enseignements de la recherche, à l’instar de l’éclairage de Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS. Mais les sciences du comportement sont-elles à même de fournir des réponses satisfaisantes à ces controverses ?
Au-delà des querelles partisanes, un trouble dans l’autorité
Derrière ces échanges parfois virulents, beaucoup témoignent de cas de parents plongés dans le doute et la confusion concernant leur propre exercice de l’autorité. Que ces errements soient imputables aux discours approximatifs de certains partisans de l’éducation positive, comme l’affirment Caroline Goldman ou d’autres praticiens – qui publièrent déjà il y a quelques mois une tribune dans ce sens – ne constitue pas une explication pleinement satisfaisante.
Le trouble profond qui traverse l’appréhension de l’autorité dans les relations éducatives – et qui affecte tous les éducateurs et pas seulement les parents – ne saurait être évacué en quelques lignes. Il est le fruit d’une contradiction qui imprègne profondément nos sociétés entre des aspirations à l’égalité de tous et à la liberté de chacun – y compris des enfants –, et le processus même d’éducation qui implique par essence de faire des choix pour l’enfant, lui imposer des contraintes, lui suggérer des directions à suivre, etc.
Le philosophe Alain Renaut pointe à sa façon ce trouble « On en vient à s’interroger sur la façon de rendre compatibles cette destination à la liberté et le recours à la contrainte sans lequel il n’y a pas d’éducation, tout en s’attachant à ce que ce recours à la contrainte ne transforme pas l’éducation en dressage. »
(Extrait de Une éducation sans autorité, ni sanction ?)
VersLeHaut a décidé de se plonger dans l’examen des problématiques liées à l’exercice de l’autorité dans les relations éducatives et d’y consacrer un cycle d’étude sur l’année 2023. Plusieurs articles sont déjà parus sur notre site et d’autres publications viendront compléter cette étude. L’actualité des débats autour de la pratique du time out peut donc constituer une occasion de creuser une des facettes de ce trouble profond dans lequel baignent certains parents et qui a trait aux injonctions multiples dont ils sont l’objet aujourd’hui.
Des parents pris au piège d’injonctions contradictoires
Pour tenter de démêler la façon dont les parents se dépêtrent des contradictions liées à l’exercice de l’autorité, une hypothèse mérite sans doute d’être explorée : le fait d’être soumis à de nombreuses injonctions exigeantes et – souvent – contradictoires les pousse à se tourner vers des « solutions » confortables, dont la mise en œuvre ne bouscule pas fondamentalement leur mode de vie.
En effet, les parents n’adoptent pas ex-nihilo des pratiques éducatives dont ils jugent, d’une façon pleinement autonome, qu’elles correspondent à leur propre conception de ce qu’est un « bon parent ». Ils se soumettent à des attentes, à des exigences latentes, qui se diffusent à travers des discours –provenant des institutions de socialisation, l’école en premier lieu, mais également des médias, des réseaux sociaux ou des experts.
Ils sont, par exemple, régulièrement invités à veiller à garantir un temps de sommeil suffisant à leurs enfants, aménager des moments privilégiés d’échange, notamment lors du repas du soir, les accompagner dans la découverte de la lecture, ne pas les brusquer dans les gestes et usages du quotidien – se brosser les dents, s’habiller, se laver –, les déposer à l’heure à l’école, venir les chercher à l’heure également, superviser leurs apprentissages, etc.
Concrètement, l’injonction contemporaine à être un « bon parent » se révèle particulièrement exigeante en termes de modes de vie. Celui qui accepte de s’y conformer devra y consacrer beaucoup de temps et d’énergie – échanges avec l’enfant, consultation des experts, aménagement d’espaces et de temps propices, stabilité de l’environnement émotionnel de l’enfant, etc. Or dans le même temps, d’autre attentes, sources de contradictions, s’adressent aux parents.
Sur le marché du travail en premier lieu. Le « bon travailleur » doit répondre à l’exigence d’être toujours disponible, de pouvoir adapter perpétuellement son emploi du temps aux demandes des employeurs, d’être mobile, etc.
Par ailleurs, le parent est aussi un individu auquel il est régulièrement intimé de se réaliser, de prendre soin de lui, de faire du sport, de s’aménager des temps de convivialité, de ne pas négliger sa vie de couple, etc.
D’autres injonctions peuvent venir s’y ajouter : actualités culturelles, engagement citoyen, implication dans la vie de quartier, dans une communauté religieuse, soins à apporter à des proches, etc. Chaque situation individuelle s’accompagne de son lot de sollicitations toutes aussi impératives les unes que les autres.
Quand les modes de vie font obstacle à un exercice apaisé de l’autorité
Les modes de vie familiaux contemporains sont donc soumis à un grand écart entre des exigences contradictoires d’autant plus pesantes dans le contexte démographique et social français actuel où, par exemple, une famille sur quatre est monoparentale.
Dans bien des aspects de la vie d’un parent, « l’enfant devient un obstacle » comme confirme avec provocation le sociologue Ulrich Beck dans la société du risque. « Il coûte du temps de l’argent, est imprévisible, représente une attache et jette la confusion dans les emplois du temps et les plans de vie savamment peaufinés.”
Ulrich Beck
Dans ces conditions, difficile de trouver de la place pour les imprévus. Chaque situation à gérer, l’enfant qui « gâche » le moment sacré du repas du soir par ses actes transgressifs par exemple, remet en question le schéma d’ensemble. Pour parer au plus pressé, le parent peut avoir la tentation de se tourner vers la solution qui lui semblera la plus compatible avec son mode de vie, fût-il subi.
Il semble donc y avoir urgence à aider les parents à faire la part des choses entre les différentes injonctions qui contribuent à la « tyrannie » de leurs modes de vie, pour reprendre l’expression du philosophe Mark Hunyadi. Ce qui passe probablement par un déplacement de notre regard sur qui doit porter la responsabilité de l’éducation des enfants.
Des parents invités à sortir de leur isolement
Aujourd’hui, les parents sont souvent laissés trop seuls face à leur propre responsabilité éducative. On ne peut leur laisser le soin de résoudre dans leur coin la contradiction qui opère au sein de modes de
vie qui s’imposent à eux. Il nous faut adopter un point de vue plus collectif.
Le psychologue Haïm Omer préconise de constituer, autour des parents, un réseau de soutien, un groupe d’adultes – enseignants, membres de la famille élargie, voisins, etc. – qui pourront jouer un rôle de conseil, apporter du recul au parent et de la légitimité à ses décisions, prendre le relai auprès de l’enfant dans des situations difficiles.
Les parents sont invités à sortir de leur isolement, à participer à des échanges collectifs autour de leurs propres pratiques, à pouvoir demander de l’aide à l’extérieur du foyer, à ne pas s’enfermer dans des contradictions qu’il peut être très difficile de résoudre seuls.
« Là où la figure d’antan pensait : “Si j’ai besoin de soutien, cela veut dire que je suis faible”, celle d’aujourd’hui dira : “Ma force ne vient pas seulement de moi mais bien du réseau qui me soutient et que je représente”. »
Haïm Omer dans La Nouvelle Autorité – Parents, enseignants, communautés
Soutenir les parents : l’affaire de tous
Comment pouvons-nous concrètement avancer vers une forme de responsabilité commune vis-à-vis des enfants et ainsi nous constituer en réseau effectif de soutien aux parents ?
L’idée d’une approche plus collective des pratiques éducatives, en particulier à destination des plus petits, semble faire son chemin. La mise en place d’un véritable service public de la petite enfance, préconisé notamment par le Conseil économique social et environnemental, va dans ce sens. Les parents ont tout intérêt à pouvoir très tôt constituer autour d’eux un réseau de personnes de confiance – professionnels de la petite enfance, autres parents, etc.
Aménager des lieux spécifiques destinés à l’accompagnement des parents, telles que Les Maisons des 1000 premiers jours, comme le recommande le rapport Cyrulnik, constitue également un signal fort de l’engagement de la collectivité dans son ensemble aux côtés des parents et futurs parents, en prévenant les ruptures de suivi.
Mais cette implication ne peut se limiter là. L’école doit prendre le relai en faisant le pari de devenir un lieu propice à l’écoute des parents et où peut véritablement se déployer l’idée d’une co-éducation. Elle constitue un repère stable pour les parents et un passage obligé dans leur emploi du temps quotidien. Elle peut se muer en lieu d’accueil (l’initiative, parmi d’autres, du lieu passerelle à Saint-Priest en témoigne) et de conseils.
Certains enseignants prennent d’ailleurs aujourd’hui ce rôle d’écoute et d’échange avec les parents très à cœur et ne le voient plus comme du temps « perdu » mais plutôt comme un moyen de prévenir des crises futures.
Enfin, les entreprises ont un grand rôle à jouer en assumant leur responsabilité vis-à-vis des parents. En favorisant la conciliation de la vie professionnelle et familiale de leurs salariés et prestataires, elles peuvent desserrer l’étreinte qui pèse sur l’exercice de leur rôle de parent. Des initiatives en ce sens méritent d’être signalées comme le label Family Friendly Company initié par l’association Ensemble pour la Petite Enfance pour promouvoir les pratiques entrepreneuriales en faveur des jeunes parents.
Passer de l’injonction à l’accompagnement
Aborder les débats sur l’exercice parental de l’autorité par le prisme de telle ou telle pratique controversée, comme dans le cas du time out, fait courir le risque de perdre de vue le schéma d’ensemble. Les parents appréhendent souvent les discours qui s’adressent à eux en les rapportant aux impératifs de leurs modes de vie. La popularité de Caroline Goldman tient probablement aussi à sa capacité à porter une parole qui fait sens de ce point de vue.
Les pratiques de l’autorité au sein des familles doivent évoluer. La persistance d’usages éducatifs violents – mis en lumière par exemple par le baromètre publié récemment par la Fondation pour l’enfance – ne peut manquer d’inquiéter. Néanmoins, cette évolution ne pourra être obtenue qu’en accompagnant et en soutenant collectivement les parents dans l’adaptation de leurs modes de vie.
EN COMPLÉMENT : un épisode du podcast « Chercheurs en ville » qui revient, en compagnie du sociologue Claude Martin, sur les principales problématiques de l’ouvrage collectif Être un bon parent. Une injonction contemporaine : https://www.mshb.fr/medias_mshb/-etre-un-bon-parent-une-injonction-contemporaine/5617 .
Stephan Lipiansky
Chef de projet VersLeHaut
Je me dois de commencer ce commentaire par saluer cet article qui soumet à notre analyse un grand nombre d’informations sur le sujet énoncé. Les documents en lien nous permettent d’alimenter notre réflexion et nos questionnements, notamment sur les problématiques liées au « Time out » (ou temps mort) ou sur celles relatives à l’éducation (ou la parentalité) positive. Entre la position de Caroline GOLDMAN et les arguments exposés par Franck RAMUS, ainsi que les arguments développés dans l’article de la Tribune collective (Figarovox/Tribune), nous disposons de suffisamment d’éléments explicites pour nous permettre de nous positionner vis-à-vis de ces différents points de vue.
Passé cette première étape, j’avoue avoir été particulièrement intéressé par les conclusions de cet article présentées sous forme de propositions. Les paragraphes (et les liens Web y afférents) : « Des parents invités à sortir de leur isolement », « Soutenir les parents : une affaire de tous » et enfin « Passer de l’injonction à l’accompagnement », remportent tous les suffrages car ils prônent le rassemblement au service de la bienveillance. Je me joins volontiers à cette dynamique et propose d’apporter ma pierre à l’édifice.
Au vu de cet ensemble et de mes questionnements propres, je choisi de vous soumettre une voie « médiane » qui consisterait à rendre les parents – et les enfants – acteurs dans la construction de leur vie commune et d’un juste équilibre dans leurs interrelations.
Dans cette perspective, je me sens engagé à resituer l’ordre des choses selon mon point de vue. Notre rapport à l’enfant, entre 0 et 6 ans, est capital. J’inclus le « 0 », sous-entendant que l’enfant nous écoute d’ores et déjà alors qu’il se trouve encore dans le ventre de sa maman. Durant cette période, l’affectif et la bienveillance doivent être prédominants pour l’enfant dans ses interrelations avec son entourage. En effet, tout se joue pour lui, comme le souligne Boris CYRULNIK dans son rapport sur les « 1000 premiers jours » ; je le cite : « les 1000 premiers jours de l’enfant constituent une période essentielle pour le bon développement et la construction de l’enfant. Cette période conditionne la santé et le bien-être de l’individu tout au long de sa vie ».
Et je me permets d’ajouter pour ma part que cette attitude bienveillante doit indispensablement se poursuivre avec la même détermination jusqu’à 11/12 ans. Cette affirmation est le résultat d’un travail d’observation que j’ai réalisé durant 3 années dans différents établissements scolaires primaires.
Pour illustrer ces propos, je vais comparer l’enjeu de cette grande attention exigée tout au long de cette période pour les parents, à celle d’un athlète participant à une course de 200m, au départ dans les starting blocks. Le coureur qui rate son départ, même à hauteur de quelques centièmes de secondes seulement, devra « ramer » tout au long de la course pour rattraper son retard. C’est alors qu’à l’issue de cette course, il se posera mille questions sur le pourquoi de son erreur et se demandera comment il doit s’y prendre pour que cela ne se reproduise plus, sans parler du fait qu’il multipliera ses entraînements pour parfaire ce qu’il considérera être un aspect crucial à travailler.
Revenons à l’éducation parentale et considérons qu’une « erreur » entraînant la moindre perturbation peut réclamer entre quelques jours et quelques années pour la « réparer ».
Tout dépend de la nature de l’erreur et surtout celle des conséquences provoquées chez l’enfant face à la manière dont le(s) parent(s) procédera/ont pour y pallier.
Et j’en arrive aux postures de questionnement et d’auto-questionnement pour vous parler de Carl R. ROGERS (1902-1987), https://www.cairn.info/revue-approche-centree-sur-la-personne-2008-2-page-5.htm. Psychologue humaniste américain, porteur et grand défenseur des pédagogies alternatives dites « actives », dont les procédures de questionnement ont été les fondations de toute son œuvre. Il se définissait comme un psychothérapeute et pédagogue « non-directif » vis-à-vis de ses patients.
Précisément, que nous disait-il de la non-directivité ? « La non-directivité ne réside pas dans l’absence du désir d’influencer, mais dans la disponibilité à l’être en retour ». Ce qu’il définissait lui-même par l’adoption sans faille d’une attitude affective et d’expliquer que « la forme propre de l’engagement affectif du thérapeute envers le patient, (…) ; c’est une preuve d’amour qu’il donne à son patient ». ROGERS insiste en précisant que cette preuve d’amour est « autrement plus exigeante que tel ou tel épanchement émotionnel ; qu’il s’agit de théories et techniques fort différentes de celles que nous connaissons, car elles sont non possessives, non captatives et non manipulatrices ». Et de conclure « J’attache une valeur énorme au fait de pouvoir ‘me permettre’ de comprendre une autre personne. La façon dont je formule cette constatation peut vous paraître étrange. Faut-il donc ‘se permettre’ de comprendre une autre personne ? (…). Notre première réaction lorsque nous entendons parler quelqu’un est une évaluation immédiate, un jugement plutôt qu’un effort de compréhension. Si une personne exprime un sentiment, une attitude ou une opinion, nous avons tendance à penser aussitôt : c’est juste ou c’est stupide, ou encore, c’est anormal, pas raisonnable, faux, pas bien… Il est rare que nous nous permettions de comprendre exactement qu’ont ses propres paroles pour celui qui les exprime. Il me semble que cela provient de ce que la compréhension comporte un risque. Si je me permets vraiment de comprendre une autre personne, il se pourrait que cette compréhension me fasse changer. Or, nous avons peur du changement ».
Et c’est pour moi l’occasion de revenir sur l’anecdote citée dans l’article ci-dessus qui nous parle de cet enfant qui « gâche » le moment sacré du repas du soir par ses actes transgressifs… Dit comme cela, nous pouvons penser que ce comportement est une cause de dysfonctionnement des liens dans le cercle familial. Or, ce n’est probablement pas une cause, mais un effet provenant d’un événement antérieur subit par l’enfant, pouvant s’être produit à l’intérieur de l’ensemble de son système (familial-scolaire-amical). Je pointe ici l’importance de l’analyse par approche systémique dans l’espace-temps avant d’édicter toute conclusion hâtive.
Alors certes, le ou les parents peuvent traiter la scène en recadrant, voire en punissant ou bien encore en relativisant… Mais est-ce que cela réglera véritablement le problème ?
La voie des questionnements nous ouvre d’autres pistes qui ne prennent pas obligatoirement plus de temps et qui permettent de remettre le dialogue au centre des prérogatives de l’éducation parentale, le tout avec la plus grande bienveillance. Par exemple : peux-tu nous dire pourquoi tu agis comme cela ? Que se passe-t-il, tu es contrarié ? Pour quelle raison ? Es-tu fâché contre nous ? Pourquoi ? As-tu rencontré un problème à l’école aujourd’hui ? Lequel ? Etc.
Bien entendu, à chacun d’adapter les formulations en fonction des habitudes verbales de l’enfant et/ou de son âge, et d’ajouter des questions complémentaires et appropriées à ses réponses… Cette démarche opérée avec une grande écoute marquée, une attention et toujours cette bienveillance indispensable, doit, à terme, non seulement aboutir à des résultats concrets, mais à donner des habitudes vertueuses où l’enfant anticipera, répondra volontiers aux questions et finira par s’en poser lui-même pour soumettre plus ouvertement ses pensées à ses parents, son grand frère, sa grande sœur…
Pour tous ceux que cette manière d’aborder les choses intéresse, je me permets de vous présenter Jean ROCHAIS (1921-1990), fondateur de l’école de formation PRH (Personnalité et Relations Humaines). M. ROCHAIS, tout d’abord instituteur puis directeur d’école, se passionne très vite pour ce que l’on nomme les pédagogies actives et reprend ses études pour suivre une formation en psychosociologie. Comme vous vous en doutez peut-être, il devient aussi très vite un adepte inconditionnel de la « philosophie » de Carl ROGERS et décide donc de fonder sa propre école PRH, qu’il créé en 1970 (https://www.prh-france.fr/)
Pour conclure mon intervention, je cite M. ROCHAIS :
« N’oublions jamais qu’un enfant aspire à exister et réclame donc du monde adulte qui l’entoure un accueil, de l’aide, de la compréhension et des encouragements. Si cette aspiration est contrecarrée, l’enfant peut être plus ou moins non reconnu et même nié, non accepté, non aimé en ce qu’il est. Si ce non accueil des parents ou des éducateurs est une attitude constante pour tout ce qui touche à l’essentiel de ‘l’être’ de l’enfant, ou même à un aspect de cet essentiel, il se produit une sorte de retrait de la vie, dans les secteurs non reconnus, retrait qui peut être assimilé à une blessure de non-existence. Parce que la vie est puissante et que le besoin d’être reconnu et accepté est toujours là, l’enfant va se couler dans les attentes de ces personnes importantes pour lui, et développer d’autres aspects pour lesquels il reçoit des gratifications. Sa personnalité va pousser, alors, de manière dysharmonieuse, l’essentiel de lui sera étouffé tandis que les aspects périphériques de sa personnalité seront surdéveloppés. »
Pascal FONTENEAU
Ex consultant, porteur d’un projet culturel pour la jeunesse.