G7éducation sur le harcèlement scolaire, suicide de la petite Evaëlle (victime de harcèlement scolaire), adoption de la “loi anti-fessée au Sénat”, violences policières contre des manifestants écologistes … Ces deniers jours, la violence semble être partout dans les média et dans notre société.
Malgré le nombre historiquement faible d’homicides, les Français sont convaincus de vivre dans une société de plus en plus violente. En réponse à cette peur les discours politiques mettent l’accent sur le renforcement de la surveillance et de la répression. L’approche sécuritaire a sa légitimité, mais trop souvent, on néglige la réponse éducative.
VersLeHaut, le think tank dédié aux jeunes et à l’éducation publie aujourd’hui un rapport « La transition pacifique : Idées et actions éducatives pour faire face à la violence » dans lequel sont présentées 40 propositions et plusieurs pistes d’actions éducatives, à travers 5 axes :
– la formation des jeunes à la paix ;
– l’accompagnement des parents et des professionnels pour développer une éducation plus bienveillante ;
– la lutte résolue contre les violences institutionnelles et la violence scolaire ;
– le renforcement du repérage et de la prévention pour mieux combattre les violences sexuelles ;
– et plus généralement une remise en cause de la culture de la violence qui irrigue notre société.
FOCUS sur le harcèlement scolaire
Des chiffres alarmants : 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire
Les bagarres et autres règlements de comptes ont toujours existé dans les cours de récréation. Mais le phénomène semble prendre une nouvelle ampleur :
-12 % des élèves de cycle 3 ont été victimes de harcèlement scolaire
– 6 % des collégiens ont déjà été absents plus de 5 jours du fait de violences à l’école
Proposition de VersLeHaut : reconnaitre officiellement les Troubles Anxieux Scolaires comme un handicap fortement invalidant
FOCUS sur les violences éducatives ordinaires
Des parents Français plus violents ?
Une enquête internationale menée auprès de 5 000 parents européens (Suède, Autriche, Allemagne, Espagne, France) en 2012 :
– 87,2 % des parents français ont déclaré « taper sur le derrière » de leur enfant ;
– 71,5 % des parents français ont déclaré leur « donner une petite gifle » ;
– 50,5 % des parents français ont déclaré leur « donner une fessée ».
Proposition de VersLeHaut : aller plus loin que la « loi anti-féssée » et renforcer le soutien à la parentalité
> Télécharger le dossier de presse
Télécharger le rapport “La Transition Pacifique”
Marc Vannesson, délégué général de VersLeHaut est à votre disposition pour réagir à l’actualité en lien avec ce rapport
Contact presse : Camille Bussière de Nercy
camille.bussiere-de-nercy@verslehaut.org
01 43 21 34 85
Harcèlement scolaire et communautarisme même combat
Avez-vous remarqué comment se comportent des individus en groupe ?
Il est intéressant de s’arrêter sur les comportements des individus lorsqu’ils se retrouvent noyés dans une foule d’inconnus.
Rappelez-vous lorsque vous arriviez dans une nouvelle école où vous ne connaissiez personne, ou encore quand vous arrivez dans un meeting international, ou encore dans une nouvelle entreprise. Comment se passe les premières minutes, ou les premiers jours, et comment se constituent des groupes ?
Imaginons un groupe où il n’y aurait aucun organisateur pour vous accueillir ou pour stimuler les contacts et où personne ne se connaîtrait, que se passerait-il ?
La plupart du temps chacun se recroqueville sur lui-même. Chacun va consulter son smartphone, ou lire son journal en buvant un café et attendre sagement que quelqu’un bouge.
Il y a parfois une personne un peu plus avenante ou plus téméraire qui ose parler à son voisin en prenant soin de choisir ses mots et aussi choisir la personne qui lui paraît la plus à même de l’écouter. Cela peut être quelqu’un de la même tranche d’âge, ou du même sexe ou semblant avoir les mêmes attentes qu’elle. Si le milieu est international, la tendance sera de trouver quelqu’un parlant la même langue par exemple.
La communication et la facilité avec laquelle on communique sera un facteur déterminant pour se rapprocher de quelqu’un. Ensuite viendra, la raison pour laquelle cette personne veut communiquer. Essaye-t-elle de vendre quelque chose, attend-elle un service, y-a-t-il un piège ? Veut-elle juste être amie ou draguer et dans ce cas, avez-vous envie de vous afficher avec elle ?
Parmi les individus, il y a ceux que l’on appelle les « populaires », ils sont à l’aise très vite et partout, ils ont toujours les bons mots, les bonnes blagues et très vite, ils s’entourent d’une cour de fans qui les écoutent tel un dieu. Il y a les timides, les renfermés, qui s’isolent dans un coin, avec un livre. Ils ne s’intègrent dans aucun groupe, mais ne le souhaitent pas vraiment. De temps à autre, ils rencontrent quelqu’un comme eux, et alors, ils vont s’en faire un ami et ça leur suffit amplement. Et puis, il y a ceux qui aimeraient être intégrés dans un groupe et de préférence dans l’un des plus populaires, mais n’y arrivent pas et sont rejetés généralement par le chef du groupe ou un de ses proches. Souvent, ils sont l’objet de railleries, de moqueries et parfois même de harcèlement. Alors ils errent comme des âmes en peine et une résignation ou une colère froide va doucement naitre en eux.
Le chef d’un groupe populaire, pour conserver ou accroitre son emprise sur ses adorateurs, doit régulièrement animer, distraire son groupe, et s’en prendre à un souffre-douleur est un moyen facile pour y parvenir. On retrouve ces comportements et de façon très visible, dans le milieu scolaire. Ensuite chez les adultes ou le monde du travail, cela existe aussi, parfois de manière inconsciente, c’est plus discret, plus mondain, mais aussi plus hypocrite.
Lorsque des groupes se constituent de cette façon, ils se renferment sur eux-mêmes. Ils ne cherchent pas à connaître les autres communautés, ils ne les comprennent pas et les rejettent. C’est ce qui se produit de plus en plus aux USA, avec des communautés noires, blanches, hispaniques ou entre les républicains et les démocrates, ou encore entre les mondialistes et les nationalistes.
Les relations entre les groupes ou entre individus sont d’autant plus compliquées que la communication se passe mal, du fait d’un manque de vocabulaire, à cause de la méconnaissance de la langue ou à cause d’un âge pas encore suffisamment mature pour disposer de toute la compréhension d’un discours.
Au niveau scolaire, le harcèlement peut avoir des conséquences graves menant parfois jusqu’à des fins dramatiques, comme des suicides. Au niveau adulte, les colères froides peuvent évoluer vers de la haine, et de la violence. Les exclus par dépit, peuvent se retrouver embrigadés dans des mouvements contestataires unis par ce rejet dont ils sont victimes et créer du communautarisme, avec aussi parfois des conséquences graves.
Que faudrait-il faire pour éviter cela ?
Tout cela arrive, quand il n’y a pas d’accueil, pas d’organisateur et si en plus il y a une compétition entre les individus, cela aggrave la situation.
Si chaque individu est accueilli dès son arrivée, si on le met à l’aise, si on le rassure, si on anticipe ses préoccupations, si on l’écoute, si on prend soin de son bien-être, si chacun est bienveillant, sans que subsiste le moindre doute sur les raisons de cette bienveillance, alors on aura fait un grand pas.
Au niveau des entreprises, il existe des séminaires d’intégration, des « team building » pour ressouder les liens, des soirées au restaurant, des « sandwich-party », bref, des moments conviviaux pour forcer les contacts dans la détente. Il peut aussi y avoir du parrainage et des sondages réguliers et anonymes pour prendre la température.
Les entreprises sérieuses ont parfaitement compris les dangers et comment faire en sorte que les employés soient plus heureux au travail.
Au niveau scolaire, et de la nation toute entière, il faut en faire autant. Il faut sonder et scruter les sources de problèmes, les anticiper quand c’est possible et les corriger à temps quand c’est nécessaire.