A partir du rapport “Vivre, grandir, construire ENSEMBLE” – janvier 2016
La tribune de Thomas Piketty publiée par le journal Le Monde, le 6 septembre dernier – « La ségrégation sociale dans les collèges atteint des sommets inacceptables » – et la réponse de Madame Najat Vallaud-Belkacem, ministère de l’Education nationale, ont le grand mérite de rouvrir un débat trop souvent négligé dans les réflexions sur le système scolaire.
Pour renforcer la cohésion sociale et ne pas enfermer les jeunes générations dans le déterminisme social, il faut créer des occasions de rencontres avec l’autre. Notamment au sein de l’école, maillon essentiel de la socialisation.
Comment passer de « l’entre-soi » à « l’entre-nous » dans le système scolaire ? Le « nous » désigne ici ce commun qui nous unit au-delà de nos catégories sociales, de nos origines, de nos convictions… L’école – et avant elle, les crèches, les garderies… – joue déjà largement ce rôle d’ouverture et de partage ; elle fait découvrir aux enfants que la famille, cellule de base, s’inscrit dans un corps plus grand : la société.
Il faut saluer ce rôle, mais aussi voir ses faiblesses actuelles :
Dans un contexte où les inégalités sociales se retrouvent aussi sur les cartes de nos territoires, la carte scolaire et le collège unique sont pointés du doigt : la première reproduit dans les établissements les réalités sociales et géographiques inégalitaires ; le second limite les possibilités pour les établissements de compenser ces inégalités par des projets pédagogiques adaptés ;
Au sein même des établissements, le « vivre-ensemble » est parfois très fragile.
Dans les pages qui suivent, qui reprennent des développements du rapport « Vivre, grandir, construire ENSEMBLE » publié par VERS LE HAUT en janvier 2016, nous voulons valoriser des initiatives qui permettent à l’école de s’affirmer comme creuset de la communauté nationale, comme lieu de la rencontre et de la cohésion, sans remettre en cause le désir légitime des familles de vouloir le meilleur pour leurs enfants. Ces propositions sont présentées à travers deux axes :
- Développer la mixité scolaire par le choix, plutôt que par la contrainte ;
- Faire vivre de véritables communautés scolaires ;
Nous avons la conviction qu’il ne s’agit pas de sacrifier la réussite des élèves au « vivre-ensemble », mais de faire du « vivre-ensemble » une source de réussite et de richesse pour tous les élèves.