Le confinement, une épreuve pour les jeunes générations
Stéphanie Gallet présentatrice de la Matinale de RCF a reçu lundi 8 juin, Marc Vannesson, directeur général de VersLeHaut pour l’interroger sur les conséquences du confinement et sur la publication de son dernier rapport “Education : comment éviter le retour à l’anormal ?”.
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Pour Marc Vannesson, ce confinement a amplifié de grandes tendances. Ce fut selon lui une épreuve très lourde demandée aux jeunes générations. Une épreuve assez inédite. Les jeunes ont été, on le sait, moins touchés par le virus, mais ils l’ont davantage été par les conséquences des mesures sanitaires mises en place. “On va avoir un poids très lourd. Il y a eu une forte solidarité intergénérationnelle qui a permis de limiter la contamination des plus vieux, grâce au confinement des plus jeunes. Il faut que cette solidarité se poursuive mais à destination de ces jeunes” explique-t-il sur RCF.
Transformer le tissu éducatif de demain
L’une des principales conséquences de ce confinement sur les jeunes est l’aggravation des différences de niveau. Les écarts vont se creuser, et les enseignants vont devoir s’adapter. Le décrochage scolaire faisait partie des grandes inquiétudes du gouvernement. “Il a communiqué sur un chiffre de 5 à 8% des élèves. Cela paraît assez sous-estimé. Il y a de grands écarts en fonction des situations. Aujourd’hui on n’a pas de chiffre précis, mais c’est sûr que cela ne peut pas durer plus longtemps” ajoute à ce sujet Marc Vannesson.
Dans cette crise, on a vu émerger également de nombreuses belles choses. “Beaucoup d’enseignants ont créé du lien personnalisé avec les familles et les élèves. Des enfants qui étaient toujours dans la course ont pu se poser et s’apaiser. Pour certains, cela a été bénéfique. De belles choses se sont vécues dans les familles. Il ne faut pas être complètement négatif. Mais il va falloir s’inspirer de ces réponses d’urgence pour transformer le tissu éducatif de demain” lance le directeur général de Vers Le Haut.
Accompagner les élèves là où ils sont plutôt que d’avancer à marche forcée
Pour Marc Vannesson, il faut que l’école arrive à s’adresser à tous les enfants, et à ne pas laisser les enfants qui ont du mal en-dehors du moule, sur le côté du chemin. Une école qui a redécouvert que les parents occupaient un rôle de premier plan dans l’enseignement des enfants. “La complémentarité permet de porter du fruit. Durant le confinement, on a dû aller chercher les familles. De cette prise de conscience, doit naître une nouvelle relation entre l’école et les familles” estime-t-il.
Les vacances d’été approchent, mais il faut déjà envisager la rentrée. “Septembre sera le rendez-vous crucial. Il va vraiment falloir que l’on développe de la pédagogie différenciée. Le gouvernement a annoncé des évaluations nationales. Il faudra peut-être faire une croix sur le dogme du programme pour ne pas avancer à marche forcée, et accompagner l’élève à partir de là où il en est. Je reste très inquiet cependant pour les élèves qui apprenaient à lire et à écrire” conclut Marc Vannesson.