A l’occasion de la Journée de l’innovation de l’Éducation nationale, le 4 avril dernier, François Taddei, a remis son rapport « co-construire une société apprenante ».
François Taddei est cofondateur (2005) et directeur du CRI (Centre de recherches interdisciplinaires) depuis 2006. Il est directeur de recherche à l’Inserm depuis 1999 au sein de l’équipe ingénierie des systèmes et dynamiques évolutives. Il est également membre des conseils scientifiques d’Universciences et de la Dgesco (Direction générale de l’enseignement scolaire).
Le rapport reprend des préconisations traditionnelles mais apporte également des propositions nouvelles.
Un premier document, commandé par la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a été publié en avril 2017; il portait sur les grands principes et détaillait l’analyse. Aujourd’hui le nouveau gouvernement a demandé de préciser un plan d’action opérationnel, visant l’évolution des pratiques éducatives et de formation tout au long de la vie, et fondé sur une approche nouvelle du développement professionnel dans un lien renforcé à une démarche de recherche et développement (R&D)
Le rapport prévoit 5 actions globales :
1. Favoriser et accompagner les expérimentations de démarche apprenante dans les territoires
- ouvrir des tiers-lieux physiques et numériques pour faciliter les échanges de connaissances
- organiser une « fête de l’apprendre » pour célébrer tous les apprentissages
- créer un numéro et un carnet d’apprenant tout au long de la vie pour faciliter la formation, l’orientation et l’insertion
2. Créer des écosystèmes numériques d’apprentissage
- développer une recherche interdisciplinaire, internationale et participative sur les nouvelles manières d’apprendre
3. Stimuler la recherche et développement sur l’apprendre à tous les âges de la vie
- développer des recherches participatives sur les apprentissages pour mobiliser l’intelligence collective afin de comprendre les évolutions en cours
4. Encourager le développement professionnel des acteurs de la société
- créer des “labs des métiers de demain” ouverts à tous et de former les formateurs
5. Vers une Europe et une planète apprenantes
- bâtir un “campus numérique” pouvant fédérer les apports de chaque université et de créer une Alliance internationale pour des sociétés apprenantes et durables, en synergie avec les futures universités européennes
- créer un “GIEC pour les intelligences, les apprentissages et les compétences”
Pour la mise en place de ces outils numérique, les auteurs du rapport préconisent de lancer un appel à manifestation d’intérêt, puis de constituer de petites équipes techniques. Le coût de développement de ces outils est estimé à 1,5 milliards d’euros sur le quinquennat.