En mars 2018, les sociologues Laurent Bonelli et Fabien Carrié, ont présenté leur rapport sur le phénomène de radicalisation de jeunes suivis par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), sur la base de 133 dossiers de mineurs poursuivis pour des affaires de terrorisme ou signalés pour radicalisation.
Ils ont établi 4 profils de “radicalité” :
- Les “apaisants” – jeunes caractérisés par la radicalisation individuelle, majoritairement des filles, dont l’engagement vise à “la mise en ordre de désordres familiaux”
- Les “rebelles” – jeunes présentant “des formes d’opposition frontale et individuelle à leurs parents”
- Les “agonistiques” – public habituel de la PJJ, ces jeunes “s’inscrivent plus fermement dans le monde des bandes et de la délinquance” de rue. Ce sont aussi les victimes des violences intrafamiliales.
- Les “utopiques” – mineurs prêts à passer à l’acte dans les formes les plus violentes, ils sont les plus socialement insérés dans la société et les plus scolarisés. Le taux de scolarisation de ces mineurs au moment des faits oscille autour de 70 % contre 50 % pour les autres catégories.
Dans le même temps, Anne Muxel et Olivier Galland, chercheurs au CNRS, ont publié les résultats d’une grande enquête auprès de 7 000 lycéens dans des quartiers sensibles, qui met en avant l’importance de la “tentation radicale” chez une partie de la jeunesse, particulièrement chez les jeunes de confession musulmane.
Rapport de Laurent Bonelli et Fabien Carrié
Présentation de l’enquête d’Anne Muxel et Olivier Galland, sur le site du GEMASS
Rapport de Vers Le Haut “Les jeunes face à la tentation de la radicalisation”