En France, 138 000 enfants ou adolescents sont pris en charge par l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) au titre de l’enfance en danger, soit 1,6% des mineurs (Oned, 2015). Tous doivent en sortir à 18 ans ou à 21 ans maximum s’ils obtiennent un contrat jeune majeur.
Que deviennent ces jeunes qui ont, pour beaucoup, souffert très tôt de précarité résidentielle et à qui l’on demande d’être « autonomes » plus rapidement que les autres jeunes ? À partir de l’enquête ELAP (Étude Longitudinale sur l’accès à l’Autonomie après le Placement) et d’entretiens qualitatifs, l’Institut National d’Études Démographiques (INED) fait le point sur le vécu de ces jeunes, leur précarité, leur stress et l’inégalité d’accès au logement à laquelle ils sont confrontés.
- 1/4 des sortants de l’ASE est logé dans un hébergement institutionnel (en grande majorité dans des foyers de jeunes travailleurs).
- plus de 40% sont logés par des tiers (la famille en majorité, mais aussi chez des amis, conjoints… et dans 6% des cas par la famille d’accueil, hors d’une prise en charge ASE).
- 1/3 d’entre eux, seulement, se trouvent dans un logement “classique” (1/4 dans le parc social, 3/4 dans le parc privé).
- 36% des jeunes concernés considèrent que leur sortie de l’ASE a eu lieu trop tôt. Ces sorties précoces entraînent une peur de l’avenir, le choix d’études plus courtes et directement professionnalisantes, voire l’absence de diplôme.
À noter : 23 % des utilisateurs des services d’aide aux sans-domicile nés en France ont été placés durant leur enfance (cette proportion est seulement de l’ordre de 2 à 3% dans la population générale – chiffres 2012)
Pour aller plus loin : Où sont accueillis les jeunes placés ?