L’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques, a publié mardi 8 janvier une étude sur les mobilités des néo-bacheliers à leur entrée dans l’enseignement supérieur. Réalisée sur des données de 2015, cette étude fait comme premier constat la grande mobilité des bacheliers dans une autre zone d’emploi que celle où ils étudiaient en terminale (60%). En revanche, ils ne sont que 2 sur 10 à quitter  leur académie à l’entrée dans le supérieur.

L’étude souligne que ce sont évidemment en majorité les jeunes issus de territoires n’offrant pas d’établissements du supérieur qui sont contraints de se déplacer. La majorité se déplace au sein de l’académie (56% d’entre eux) et une minorité dans une autre académie. La moitié des bacheliers contraints de se déplacer va déménager et la moitié effectue des navettes quotidiennes entre son lieu d’études et son domicile.

Bien évidemment, la mobilité des étudiants peut aussi s’expliquer par leur origine sociale et pas seulement par leur lieu de résidence. En effet, l’étude nous apprend que les jeunes d’origine défavorisée ont plus souvent tendance à vivre loin des grands pôles universitaires et ont des contraintes financières plus importantes. Ils sont donc moins mobiles et ont plus souvent tendance à abandonner leurs études ou à se rabattre sur une filière proche de chez eux, même si elle ne les intéresse pas.

Par opposition, les jeunes d’origine sociale favorisée ont beaucoup moins de contraintes financières et ils sont donc 26% à continuer leurs études en dehors de leur académie d’origine contre 19% des bacheliers d’origine sociale défavorisée.

Ces inégalités en matière de mobilités à l’entrée dans le supérieur ont donc un impact important dans l’orientation de certains jeunes qui ne peuvent pas se permettre de déménager pour suivre le cursus qu’ils souhaitent. Elles renforcent donc la reproduction sociale et donc les inégalités d’origine.


Pour aller plus loin : Géographie de l’École : que d’inégalités !