A la suite de la fermeture des établissements scolaires le 16 mars, l’association Synlab a réalisé une enquête auprès de 1 330 enseignants (du primaire au secondaire, à partir de la plateforme etreprof.fr), du 21 au 23 mars, pour évaluer la mise en place de la continuité pédagogique à distance.
La mise en place d’alternatives a été relativement rapide sans pour autant reproduire des classes virtuelles (seulement 12 %).
Les mails et le téléphone ont été majoritairement utilisés par les enseignants (70 % des répondants) pour organiser le travail des élèves. Suivent les Espaces numériques de Travail (ENT) (44 %) – surtout pour les années collège (86 %) et les années lycée (74 %) -, les réseaux sociaux(40 %) et Ma Classe à la Maison du CNED (13 %). On a également observé le recours à des médias non institutionnels (plateformes de messagerie, plateformes éducatives de jeux…).
Mais la disparité dans les équipements informatiques ou de connexion, tant pour les élèves que pour les enseignants a accru les risques de décrochage (17 % des enseignants n’ont pas pu contacter les familles, près de 40 % dans les lycées). 6% des enseignants sondés n’ont ni matériel, ni connexion ; le double en lycée professionnel.
Les enseignants doutent de la réalité de cette continuité pédagogique dans la durée (insuffisance du support parental dans les petites classes : 44 % et situations de décrochage au lycée : 59 %. 70 % s’inquiètent pour les élèves les plus fragiles. Seuls 20 % d’entre eux se déclarent sereins.
Par ailleurs, 66 % des enseignants expriment des besoins d’accompagnement (maîtrise des activités à distance, mobilisation des parents,…).
Au vu des résultats relatifs aux élèves les plus à risque, Synlab formule 5 recommandations :
- Tout faire pour garder le lien par téléphone ;
- Mettre en place un tutorat individualisé ;
- Communiquer avec les acteurs complémentaires de l’école pour coordonner les actions ;
- Mettre rapidement à disposition des ressources et des modules de formation spécifiques à destination des enseignants ;
- Mettre en place une cellule de coordination des acteurs de l’éducation scolaire et périscolaire pour mutualiser les efforts.