Les enquêtes Génération du Centre d’Études et de Recherches sur les Qualifications, basées sur des échantillons de jeunes sortis la même année du système scolaire, permettent d’évaluer l’évolution de l’accès des jeunes au marché du travail. Qu’en est-il des jeunes femmes alors qu’en 2015, les femmes représentaient 48% de la population active occupée ?

En amont du marché du travail, les femmes ont dépassé le niveau de formation des garçons et sont globalement plus diplômées. Majoritaires parmi les bacheliers depuis plus de 40 ans, les filles représentent aujourd’hui 56% des bacheliers généraux

Elles sont davantage diplômées de l’enseignement supérieur : en 2014-16, 49% des femmes sortant de formation initiale ont un diplôme du supérieur, contre 40% des garçons. L’écart se creuse : en 1990-92, elles étaient 33% contre 32% pour les garçons.

Elles quittent moins le système scolaire sans diplôme : 10% des filles sortant de formation initiale en 2014-16, contre 15% des garçons. En 1990-92, 25% des filles étaient dans cette situation, contre 28% des garçons.

On observe plus de mixité dans les choix de formation, malgré le maintien de certains bastions masculins (dans la production et certaines sections techniques et scientifiques) et féminins (dans le tertiaire, les métiers du “soin”).

En termes d’accès à l’emploi, 5 ans après la fin de leurs études, filles et garçons se retrouvent à égalité en 2015 (contre un retard de 13 points en 1997 pour les filles). En cause, le déclin des secteurs industriel et agricole, majoritairement masculins, et la croissance de 10% des services, particulièrement féminins.

Les jeunes femmes, 5 ans après la sortie de leur formation initiale, gagnent toujours, en moyenne, moins que les jeunes hommes mais les salaires se rapprochent pour la Génération la plus récente (- 320 € en 1997, soit 20% d’écart / – 190 € en 2015, 11% d’écart).

De même, les jeunes femmes bac +4 et plus sont davantage cadres (63 % en 2015 contre 56 % en 1997), mais encore moins souvent que les hommes de mêmes niveaux de diplôme (73 % en 2015).

Il faut noter qu’une partie de la réduction des inégalités entre hommes et femmes – notamment s’agissant de l’accès à l’emploi et des salaires – se fait par le bas, c’est-à-dire à cause d’une dégradation de la situation des hommes sur le marché du travail.


Le bulletin Céreq Bref n° 373


POUR ALLER PLUS LOIN :

Rapport – Égalité femmes / hommes : pour une éducation à la relation

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