A la suite des attentats de 2015, une enquête a été menée par le CNRS auprès de 7 000 élèves de seconde afin de mesurer leur degré d’adhésion à la radicalité politique et religieuse.
A noter qu’il s’agit d’un échantillon non représentatif de la jeunesse française : certaines catégories de la population ont été surreprésentées. L’échantillon comporte ainsi 16% de jeunes en zone urbaine sensible et 25% de jeunes de confession musulmane.
– Malgré une faible politisation, une partie des jeunes se méfie du « système » et, pour 20% d’entre eux, la violence politique peut être justifiée ;
– Concernant l’absolutisme religieux, seuls 68% des lycéens interrogés « condamnent totalement » les auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. 79% condamnent ceux du Bataclan.
Cependant, ces résultats sont à interpréter avec prudence. Comme le rappelle la sociologue Anne Muxel qui coordonne l’étude, « certains jeunes peuvent comprendre ce type d’action violente et radicale sans y adhérer, d’autres peuvent être séduits par des idées radicales sans jamais passer à l’acte, etc. Il est important d’analyser ces résultats en termes de degrés, et non de façon dichotomique ».