Créée en 1981, avec pour objectif de « corriger l’impact des inégalités sociales et économiques sur la réussite scolaire », l’éducation prioritaire a fait l’objet d’une évaluation de la Cour des comptes. Selon le rapport, ce dispositif bénéficie à 20 % des élèves en France et 30% des élèves défavorisés. Le budget qui était de 1,7 Md€ en 2017 alimente 1 000 réseaux d’éducation prioritaire (REP) dont 350 réseaux renforcés (REP+).
Le bilan de l’éducation prioritaire est mitigé selon la Cour des comptes qui estime que le contrat n’est pas rempli. L’unique indicateur qu’est le brevet des collèges, révèle que les élèves en réseau d’éducation prioritaire ont un écart de niveau de 20 à 30 % comparativement aux autres élèves alors que l’objectif fixé par le Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse est de maximum 10 %.
Pour la Cour des comptes, les politiques mises en place ont été mal ciblées et insuffisantes. Elle déplore une mauvaise utilisation de l’outil de réduction des effectifs dans les classes, qui est pourtant le plus efficace. En effet, il a été insuffisamment utilisé en REP+ et encore plus sur le premier degré. Elle reproche aussi à l’éducation nationale une trop grande rigidité dans la gestion du personnel enseignant qui rend obsolète les efforts pour rendre attractif les postes dans les réseaux d’éducation prioritaire.
L’instance de régulation a néanmoins salué les nouvelles orientations de l’actuel ministre Jean-Michel Blanquer, qui, à travers ses déclarations est en accord avec les préoccupations de la Cour des comptes. En effet, le ministre a, dans sa loi présentée lundi, affirmé que l’école allait se recentrer sur le primaire à travers notamment dle dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et REP+ et l’obligation d’instruction à 3 ans.
La Cour des comptes a formulé 17 recommandations réparties en six grandes orientations visant :
- fortifier l’autonomie, la responsabilité et l’évaluation des réseaux de l’éducation prioritaire renforcée ;
- doter l’éducation prioritaire d’outils d’évaluation plus performants ;
- concentrer l’action publique sur le premier degré ;
- ajuster la gestion des enseignants aux besoins de l’éducation prioritaire ;
- revoir le processus d’identification des bénéficiaires et réviser les mécanismes d’allocation des ressources ;
- favoriser la mixité scolaire en renouvelant les mécanismes d’affectation des élèves.
Le rapport et la synthèse de la Cour des comptes “L’éducation prioritaire”