La Commission de l’Insertion des Jeunes du Conseil économique, social et environnemental, le Conseil d’Orientation des Politiques de Jeunesse et la Commission de l’Éducation populaire déplorent que les mesures de solidarité en faveur des plus précaires annoncées par le Premier ministre ne s’adressent pas aux jeunes de moins de 25 ans, qui sont non éligibles au revenu de solidarité active (RSA). « En France, un jeune sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté et une grande partie des sans-abris dans notre pays ont moins de 25 ans ».
En 2017, on dénombrait 238 barrières d’âge dans notre système, très complexe, de protection sociale. Pour pallier cette situation encore plus dangereuse aujourd’hui, les signataires de cette lettre incitent à la mise en place dès que possible d’un revenu universel d’activité (RUA) qui permettrait, dès 18 ans et lorsque l’on est en situation de précarité, « de bénéficier d’un revenu minimum décent ».
Les 3 instances formulent des propositions de mesures d’urgence telles que une aide exceptionnelle aux bénéficiaires de bourses, une remise des charges et loyers (sur les logements sociaux et étudiants), une aide aux jeunes en apprentissage pour les aider à poursuivre ou trouver une alternance, une aide exceptionnelle aux jeunes ni en emploi, ni en formation, une prolongation d’accompagnement de 6 mois pour les jeunes inscrits en Garantie jeunes, une dotation complémentaire versée aux missions locales par jeunes suivi…
Le courrier invite à la mobilisation des acteurs de l’insertion, notamment en faveur des jeunes récemment sortis de détention qui ne bénéficient d’aucune aide, et en faveur des bénéficiaires de l’Aide sociale à l’Enfance (ASE), ou sortis au cours des 6 derniers mois.
Il insiste aussi sur le rôle des Centres Communaux d’Action Sociale, des Caisses d’Allocations Familiales et de Pôle emploi, en lien avec les conseils départementaux, qui devront être pleinement mobilisés pour soutenir et favoriser l’insertion professionnelle des jeunes.