Alors que se tiennent les élections de parents d’élèves, nous proposons d’introduire une part de tirage au sort une part de tirage au sort dans la désignation des représentants de parents d’élèves.
C’était la 22ème proposition de notre rapport publié en juin dernier, Soutenir les familles, le meilleur investissement social.
#22 Proposition : instaurer une part de tirage au sort dans la désignation des représentants des parents
Qui ? Le ministère de l’Education nationale, les fédérations de parents d’élèves
En complément des élections, il pourrait être intéressant de réserver certaines places de représentants des parents d’élèves à des parents tirés au sort. Ces parents pourraient alors bénéficier d’un accompagnement renforcé pour participer aux instances de représentations.
Un rapport de 2008 du département américain de l’Education pointait déjà la faiblesse des liens parents/écoles, en la désignant comme un des points faibles du système éducatif.
En 2012, le sondage annuel auprès des enseignants montrait que beaucoup de professionnels de l’éducation souhaitaient travailler davantage avec les familles, mais que c’était l’un des enjeux les plus durs.
Une initiative fédérale a été lancée pour renforcer à tous les niveaux du système éducatif l’implication des parents et pour créer de véritables partenariats entre les familles et les professionnels : « A Dual Capacity-Building Framework for Family–School Partnerships ».
Focus sur l’école élémentaire Stanton, Washington DC
Cette école était l’une des moins bien classées du district. A la fin de l’année scolaire 2009/2010, seulement 15% des élèves avaient le niveau de compétence requis en mathématiques, et à peine 9% en lecture. La police avait été appelée 24 fois durant l’année et les tensions étaient fortes entre les familles et l’équipe enseignante. En réaction à cet échec, un nouveau pilotage a été mis en place, avec un nouveau projet et une nouvelle équipe à la rentrée 2010/2011.
Malgré les changements de méthode et d’organisation, au début de l’année scolaire, la situation était repartie sur de mauvaises bases : nombreuses exclusions et problèmes de discipline, moins de 12% des parents présents aux réunions avec les enseignants… L’école est alors retenue pour participer à un projet comprenant deux aspects :
- Un programme de visite à domicile parents/professeurs.
- Des « Equipes académiques parents/professeurs » (« Academic Parents-Teachers Teams – APTT »)
A la rentrée scolaire suivante, les enseignants et le reste de l’équipe se sont lancés dans les visites à domicile. L’enjeu était surtout de nouer des relations de confiance. Les professeurs commençaient les visites en demandant aux parents quels étaient leurs rêves et leurs espoirs pour leurs enfants, avant de les interroger sur leurs forces et leurs difficultés. 231 visites ont été rendues aux familles entre la rentrée scolaire et le mois d’octobre.
Les parents ont vite reconnu un changement fort dans les relations et se sont sentis reconnus dans l’école. Le nouveau lien de confiance a permis à l’équipe enseignante de faire passer des messages aux familles sur l’organisation de l’école et le nouveau projet pédagogique. Dès les premières réunions de parents, l’affluence n’était plus la même. Les visites à domicile avaient changé le regard des parents sur l’école et le regard des enseignants sur les familles.
Le deuxième aspect du programme a alors été mis en place : les « Equipes académiques Parents/professeurs » (« Academic Parents-Teachers Teams – APTT », sur le modèle défini par Maria C. Paredes). Il s’agit de remettre à plat le modèle traditionnel des réunions « top-down » de parents d’élèves ou des rendez-vous individuels parent/professeur pour entrer dans une logique de partenariat.
En plus d’une réunion individuelle annuelle de 30 minutes entre les parents et les professeurs, trois réunions collectives de 75 minutes sont proposées chaque année. Chaque réunion se déroule de la même façon, dans une dynamique de collaboration entre parents et enseignants :
- Une invitation personnelle par l’enseignant ;
- Une présentation des résultats généraux de la classe et des objectifs à atteindre par cycle, pendant que les parents ont en main les résultats de leur enfant ;
- Un travail sur les objectifs à atteindre au bout de 60 jours. Les parents et les professeurs s’entendent pour fixer des objectifs de progression adaptés à chaque enfant ;
- Des conseils aux parents pour accompagner les enfants, avec la mise en pratique de certains « exercices » ;
- Un temps d’échange entre parents, pour « célébrer » les progrès de l’enfant, échanger sur les stratégies qu’ils ont mises en place pour accompagner les progrès…
Le taux de présence aux réunions d’APTT était de 55% (contre 12%, auparavant, aux réunions de parents classiques). Avec le changement de méthodes et l’implication renforcée des familles, le score de l’école a largement progressé (+18 points en maths, +9 points en lecture). Au-delà des résultats scolaires, l’ambiance de l’école a été complètement transformée. Les parents voient leurs réseaux de solidarité consolidés et leur confiance en eux renforcée.
Focus sur les « Parent Academy Programs »
« L’Académie des Parents » est un programme américain, déployé dans de nombreux établissements scolaires, qui propose des cours aux parents pour mieux accompagner leurs enfants, avec des explications sur le fonctionnement du système scolaire, mais aussi des cours sur certaines disciplines. Les cours ont lieu dans l’établissement scolaire, ce qui renforce les liens entre les familles et l’école,
« Success story », présentée par le département d’éducation américain et le SEDEL (Southwest Educational Development Laborator), aujourd’hui fusionné avec l’American Institutes for Research (AIR), dans son document : « Partners in Education »: « A Dual Capacity-Building Framework for Family–School Partnerships ».