VersLeHaut, Premier think tank dédié aux jeunes & à l’éducation, et Familya, en partenariat avec Aire de Famille, vous présentent leur nouveau rapport “Prévenir les ruptures conjugales pour protéger les enfants”.
380 000 enfants sont touchés chaque année par la rupture du couple de leurs parents. Douloureux pour les adultes, ces conflits parentaux ne sont pas sans impact sur leur parcours : risques de pauvreté, d’échec scolaire, de violences intrafamiliales… Pourtant, en France, le sujet du soutien à la conjugalité reste tabou, alors d’autres pays intègrent des dispositifs de soutien aux couples dans les politiques publiques. Le rapport contient notamment les résultats d’une enquête inédite réalisée par le cabinet Haatch sur l’impact du conseil conjugal sur la trajectoire des couples qui en ont bénéficié. En voici les principaux enseignements :
Un dispositif qui marche
Dans une étude exclusive, le rapport met en lumière l’efficacité du conseil conjugal sur la solidité et le bonheur d’un couple.
Quelques chiffres clés :
- Amélioration de la qualité de la relation entre conjoints (+73 % sur le score de qualité de la relation) ;
- Le niveau de conflictualité moyen des couples baisse de 36 % entre le début et la fin de l’accompagnement ;
- Le niveau moyen de bonheur augmente de 66 % entre le début et la fin de l’accompagnement ;
- L’étude montre cependant que 27 % seulement de ces couples ont effectivement engagé une démarche de séparation à l’issue de l’accompagnement (27 couples sur 101).
Prévenir les ruptures conjugales est bénéfique pour la société
Pour des raisons économiques
Comme l’explique Julien Damon dans sa préface « Bonheur privé, économie publique », l’étude s’intéresse pour la première fois à l’impact de la séparation d’un couple sur la dépense publique.
En effet on s’intéresse souvent à l’impact sur les finances privée (20 % de perte de niveau de vie sont enregistrés en moyenne pour une femme après séparation contre 3 % pour les hommes). Or, il existe un coût financier élevé pour la société :
- L’impact économique moyen d’une séparation pour les ménages étudiés ici est ainsi estimé à 1040€ sur un an pour les CAF (augmentation des prestations sociales), 283€ sur un an pour la Direction des Finances Publiques (diminution de l’impôt sur le revenu), et 2071€ sur un an pour le Ministère de la Justice (coûts des procédures) ;
- Le coût d’une médiation est de 494€ ;
- Ainsi, 1€ investi dans les Entretiens De Conseil conjugal entraîne une économie directe à 5 ans de 4,2 à 11€ pour les institutions publiques, selon le niveau de revenu du foyer.
Pour des raisons sociétales
82 % des couples accompagnés dans cette enquête ont des enfants, or la séparation de leurs parents les touche de plein fouet :
- 24% des enfants arrivent en 6e en ayant redoublé au moins une fois, contre 14,2% de ceux vivant avec leurs deux parents ;
- Ils ont deux fois moins de chances d’avoir une mention très bien au brevet.
- Ils ont 27,6% de risques de sortir du système sans diplôme, contre 16,3% pour ceux dont les parents sont en couple
Pourtant encore une fois, le soutien à la conjugalité a des effets très bénéfiques :
- 70 % des couples déclarent être fréquemment d’accord ou plus sur l’éducation des enfants avant l’accompagnement, contre 86 % après ;
- Seuls 16 % des répondants déclarent une qualité de relation plutôt mauvaise avec leurs enfants et 19 % avec leur entourage. Parmi eux, respectivement 53 % et 64 % déclarent une qualité de relation significativement améliorée à l’issue de l’accompagnement soit une hausse d’environ 10 %.
Dans ce rapport qui présente également des exemples étrangers, VersLeHaut formule des propositions pour intégrer des dispositifs de soutien aux couples dans nos politiques publiques. Ces actions innovantes seraient bénéfiques pour les finances publiques, pour les adultes et pour les enfants.