Dans le but de « raccrocher » les jeunes mineurs sortis de l’Éducation nationale, une obligation de formation jusqu’à 18 ans va s’imposer à partir de la rentrée scolaire 2020. Tout jeune entre 16 et 18 ans devra se trouver, soit dans un parcours scolaire ou en apprentissage, soit en emploi, service civique, en parcours d’accompagnement ou d’insertion sociale et professionnelle. La députée Sylvie Charrière et le président de la mission locale et de la maison de l’emploi de Strasbourg, Patrick Roger ont remis un rapport au Premier ministre pour l’entrée en vigueur de cette obligation qui vise à réduire le nombre de jeunes en décrochage scolaire, actuellement de 75 000 jeunes.
Tout d’abord, la plateforme de suivi des décrocheurs scolaires devra être plus efficace, les alertes devant désormais être envoyées en temps réel et non plus tous les trimestres. Cet outil doit d’ailleurs faire le lien avec les différents professionnels amenés à travailler avec les jeunes par la suite.
Ensuite, le rapport préconise que les missions locales soient au cœur du dispositif. A chaque décrochage de jeunes, la mission concernée sera alertée et aura toutes les informations sur ce dernier pour pouvoir « aller le chercher jusque dans la rue s’il le faut ».
De plus, le rapport préconise de ne pas avoir de « réponse-type » pour ces jeunes, mais des propositions individualisées. C’est une démarche difficile, d’autant plus que « certains jeunes sont déjà tombés dans de petits trafics et gagnent déjà illégalement leur vie et d’autres sont en grande pauvreté et sans moyens de locomotions ».
Le décrochage scolaire représente un gâchis humain, mais aussi financier. Cependant, les jeunes concernés partagent le sentiment d’un « marre de l’école ». En effet, ils ne voient pas le sens des enseignements ou ont des difficultés à rester concentrer de longues heures. L’obligation de formation ne doit donc pas se réduire à une obligation de scolarisation “classique”.