D’après une étude de l’Université de Poitiers réalisée en 2018-2019 sur le numérique éducatif à l’école élémentaire, la transition numérique à l’école est marquée par des inégalités fortes, au détriment des plus petites communes. L’absence de cadrage national pose manifestement problème.
Le premier point noir est celui d’un « déploiement réel mais limité ». En effet, si environ 60 % des enseignants trouvent le numérique éducatif important, ils ne sont que 36 % à en organiser un usage pédagogique important, du fait, en premier lieu, de la carence des équipements. Effectivement, pour un enseignant sur deux, les équipements sont peu nombreux face au nombre d’élèves. Ils disposent en outre d’une faible connectivité et d’une maintenance irrégulière.
Le deuxième point noir est celui de la formation. Un quart des enseignants seulement se déclarent satisfaits quant à la formation reçue et un enseignant sur cinq n’a tout simplement reçu aucune formation.
De même, les enseignants se sentent ignorants face aux réelles attentes de l’État. Ils se tournent ainsi vers des ressources accessibles gratuitement, pour 90 % d’entre eux, et utilisent peu les ressources produites par les opérateurs de l’État, hormis le réseau Canopé, utilisé par la moitié des enseignants.
Pour autant, le numérique est vu comme un argument utile pour les petites communes concernant le maintien de leurs classes ou écoles. C’est pourquoi, ce sont elles qui mettent le plus en avant cette matière, même si ce sont les communes les plus grandes qui y mettent le plus de moyens.