Lundi, l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) a rendu son rapport « Equity in Education: Breaking Down Barriers to Social Mobility » sur les inégalités scolaires et l’équité en éducation. Il se base sur les chiffres du classement PISA. Selon l’organisation, « l’équité en éducation signifie que le système éducatif fournit les mêmes chances d’apprendre à tous les élèves ». Un but qui n’est malheureusement atteint dans aucun pays du monde et encore moins en France où « un adulte dont les parents sont diplômés de l’enseignement supérieur [a] 14 fois plus de chance de l’être également que [celui] dont les parents ont un niveau d’éducation moins élevé ». Un écart qui n’est que de 4 fois en Finlande ou en Suède, comme le précise l’OCDE. Ces écarts peuvent être prédits très tôt, dès 10 ans. A cet âge, on peut relever que plus de 2/3 des écarts seront également observés à 15 ans puis chez un adulte de 25 à 29 ans.
L’absence de mixité sociale dans les écoles françaises ne permet pas d’améliorer ces résultats. Un élève issu d’un milieu défavorisé scolarisé dans un établissement plutôt favorisé présente une performance de 130 points supplémentaires en sciences (soit l’équivalent de 4 années scolaires). Pourtant, la moitié des élèves défavorisés vont à l’école dans des établissements défavorisés.
Comme pour lui faire écho, le CNESCO Conseil National d’Évaluation du système Scolaire) vient de remettre son dernier rapport qui traite des inégalités scolaires d’origine territoriale en France. On y apprend, notamment, que :
- « Les territoires défavorisés concentrent les taux les plus élevés d’enseignants de 30 ans et de non titulaires. À la rentrée 2016, les 10 % de communes au revenu médian le plus faible ont un taux d’enseignants de moins de 30 ans dans les collèges publics qui est le double de celui des 10 % de communes au revenu médian le plus élevé. »
- « La taille des classes varie très fortement selon les territoires. Le nombre moyen d’élèves par structure au collège varie de 11,3 à 28,8. »
- « Des inégalités dans la réussite aux examens. La réussite au DNB [Diplôme National du Brevet] est inférieure de la moyenne de 10 points dans les 10 % des communes au revenu médian le plus faible, en 2016 (80,6 %, vs 90,7 % dans les 10 % de communes au revenu médian le plus élevé). »
Toutes ces études tirent la sonnette d’alarme sur la situation de l’école en France qui ne s’améliore pas. La vidéo d’un élève en train de “braquer” son professeur diffusée pendant le week-end a levé l’omerta sur les violences vécues par les professeurs. Pourtant, c’est surtout leur sentiment de ne pas être soutenus par leur hiérarchie qui doit inquiéter. Il est urgent de mettre en place une école de la confiance pour les élèves et en priorité les professeurs.
Pour aller plus loin : Éducation prioritaire, quel bilan de la Cour des comptes ?