Les écoles ÊTRE

Les écoles ÊTRE ont pour ambition d’aider les jeunes en situation NEET (ni en emploi, ni en formation, ni à l’école) ou issus des quartiers prioritaires de la ville à agir en les formant aux métiers manuels de la transition écologique. Depuis la fondation de la première école à Lahage (Haute-Garonne) en 2017, le Réseau s’est étendu à 28 établissements en France et a formé près de 3000 jeunes de 16 à 25 ans.

Repères
¤ 12,5 % des jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni en éducation, ni en formation, ni en emploi en 2022 en France, soit 1,4 million de jeunes (Insee).
¤ En France, en 2019, les emplois de l’économie verte concernent directement près de 4 millions de personnes sur 27 millions d’actifs occupés (Insee).
¤ Quelle que soit l’échelle (mondiale, nationale, locale), les populations les plus précaires sont à la fois les moins responsables des changements environnementaux et celles qui en subissent les effets les plus néfastes (Oxfam France).

Les parcours des écoles ÊTRE sont construits sur une pédagogie par le faire, où toute la théorie s’apprend par la pratique. En expérimentant une pluralité de métiers, les jeunes peuvent travailler sur leur orientation sans craindre de se tromper, et déconstruire les préjugés sur les métiers manuels qui demeurent encore aujourd’hui, notamment via des voies professionnelles trop peu valorisées.

La pédagogie par le faire, vectrice de (re)prise de confiance en soi

Quand on demande aux jeunes ce qu’ils et elles ont appris pendant la formation à ÊTRE, leur première réponse est souvent : “J’ai appris à avoir confiance en moi”. La confiance en soi est un besoin fondamental pour les jeunes éloignés de l’emploi et de la formation, ou en situation de décrochage scolaire. Comme un socle qui leur permet de se sentir en capacité de construire des projets et de les réussir.

Pour aider les jeunes à (re)prendre confiance en eux, les écoles ÊTRE mettent en place une méthode pédagogique par le faire, où rien n’est appris en salle de classe, mais directement avec des outils en mains.

Expérimenter avant de s’orienter

Le système scolaire classique demande très tôt aux élèves de s’orienter, sans leur permettre d’expérimenter avant d’arrêter leur choix. Or, une mauvaise orientation est un facteur de démotivation, de perte de confiance en soi et de décrochage scolaire[1]. Beaucoup de jeunes qui entrent en formation à ÊTRE se disent “perdus” et ont peur de faire les mauvais choix.

Pour pallier ce problème, les écoles ÊTRE permettent aux jeunes d’explorer plusieurs métiers, en allant sur le terrain, en rencontrant des professionnels et en expérimentant les gestes du quotidien afin de les accompagner vers un choix d’orientation éclairé.

“J’étais perdue, et vu que la formation ÊTRE proposait de découvrir plein de métiers liés à la transition écologique, je me suis dit : c’est parfait, on va découvrir plein de métiers différents et peut-être que je vais trouver ce que je veux faire !” Et du coup, pendant la formation, j’ai découvert l’importance de la gestion de l’eau en ville, ça m’a passionnée, et j’ai décidé de m’inscrire dans un BTS des métiers de l’eau.”

Emma, 23 ans, ÊTRE Paris

La non-linéarité des parcours des professionnels que les jeunes sont amenés à rencontrer pendant les formations ÊTRE permet également de soulager la pression liée au choix professionnel. En effet, les stagiaires découvrent souvent que le fait d’avoir fait de grandes études n’empêche pas de changer de voie, d’aller vers des métiers manuels, comme dans l’agriculture ou l’artisanat.

Des métiers essentiels à revaloriser

Les métiers essentiels à la transition écologique sont en grande partie des métiers manuels. C’est notamment le cas des métiers dits “verdissants”, dont la finalité n’est pas directement environnementale, mais dont les compétences doivent évoluer pour intégrer les enjeux environnementaux (ONEMEV). Il s’agit par exemple de métiers dans le bâtiment, l’industrie, l’agriculture, ou encore la mobilité. Or, ces métiers essentiels à la transition écologique sont aujourd’hui encore peu valorisés dans l’orientation scolaire et professionnelle, car considérés comme la voie de “celles et ceux qui ne réussissent pas à l’école”.

Les métiers essentiels à la transition écologique sont en grande partie des métiers manuels.

Les écoles ÊTRE mettent en avant l’utilité sociale et écologique de ces métiers. Les professionnels passionnés et engagés que les jeunes rencontrent démontrent que le travail peut allier épanouissement et engagement, et que les métiers manuels ne manquent ni de sens ni de valeur.

En valorisant ces métiers, les écoles ÊTRE œuvrent à déconstruire les hiérarchies entre travail intellectuel et manuel puisque les savoir-faire pratiques sont indispensables pour relever les défis environnementaux. Ces formations offrent aux jeunes un cadre où ils peuvent développer des compétences concrètes et utiles, tout en donnant du sens à leur parcours professionnel. En inscrivant ces métiers dans un projet global de transition écologique, elles participent aussi à réconcilier emploi, épanouissement personnel et engagement citoyen. Et c’est ainsi que l’évidence se fait : les métiers manuels sont aussi des voies de la réussite.

[1] Fondation AlphaOmega, 2022