La dernière consultation nationale des 6-18 ans de l’UNICEF arrive fort à propos pour compléter notre récente étude dédie à la confiance des jeunes – en eux, dans les autres et dans l’avenir. On y apprend que les enfants se sentent globalement plutôt écoutés, entendus et soutenus de la part des adultes. Mais leurs réponses révèlent néanmoins la fragilité de leur confiance. 

L’UNICEF a dévoilé le mois dernier les résultats de la dernière consultation nationale des 6-18 ans. Menée entre octobre 2023 et mars 2024, cette grande enquête qui a mobilisé 270 partenaires et près de 20000 enfants et jeunes avait pour thématique principale la pauvreté et l’exclusion sociale. Mais elle permet aussi de mesurer plus généralement le sentiment des enfants et des jeunes sur l’application de leurs droits au quotidien. 

Les enfants sont notamment amenés à se prononcer sur le degré d’écoute et de soutien perçu de la part des adultes. Mais également plus généralement sur leur état psychologique. Les résultats de cette consultation viennent ainsi compléter les récentes interrogations de VersLeHaut sur la confiance chez les enfants et les jeunes. 

A l’écoute des enfants ? Surtout dans la famille 

Le degré d’écoute dont peuvent bénéficier les enfants de la part des adultes importe assurément dans le niveau de confiance qu’ils peuvent leur accorder. Les réponses montrent que les enfants voient une vraie différence entre leur famille et l’école. 

Ainsi, si 85,6% des enfants estiment que les adultes de leur famille écoutent et prennent en compte leur avis, leurs choix et leurs idées, ils ne sont que 74,8% à avoir le sentiment à l’école.

Cette différence est renforcée lorsqu’on regarde plus en détails les réponses. Ainsi, 1 enfant sur 2 est « tout à fait d’accord » avec le sentiment d’être écouté dans sa famille alors qu’ils ne sont que 28,8% concernant l’école. 

L’école, un lieu de pression mais aussi d’accompagnement 

La réussite scolaire est source de pression, voire d’angoisse pour une majorité des enfants. Ainsi, ils sont 64,7% à avouer être angoissés ou inquiets de ne pas réussir à l’école ! Ce qui renvoie un signal plutôt négatif de leur sentiment de confiance dans leurs apprentissages. 

Près de deux tiers des enfants avouent être inquiets voire angoissés de ne pas réussir à l’école 

Heureusement ils se sentent plutôt bien épaulés dans leur parcours puisque 80% des répondants estiment que les enseignants ou les animateurs les aident s’ils ont des difficultés à comprendre ou à faire leurs devoirs. 

Ce soutien ressenti concerne également les problématiques plus personnelles puisque 64,3% estiment qu’il y a un adulte à l’école à qui ils peuvent se confier s’ils ne se sentent pas bien. Un progrès par rapport à l’édition précédente de cette consultation, en 2021, où cette proportion s’établissait tout juste au-dessus de 50%. 

Un niveau élevé de soutien familial 

La proportion d’enfants qui expriment un sentiment de soutien de la part de leur famille est très élevée. Ainsi, 90% des répondants estiment que s’ils ne vont pas bien ils peuvent trouver un appui auprès de leurs parents ou d’un autre membre de leur famille. 

9 enfants sur 10 se sentent soutenus dans leur famille 

Dans une même proportion (90,7%), ils s’estiment valorisés par leurs parents ou les autres membres de leur famille. La cellule familiale apparaît donc plutôt comme un lieu favorable au développement d’un sentiment de confiance – en soi et dans les autres. 

Une fragilité certaine 

Derrière un sentiment d’écoute et de soutien relativement encourageant, un sentiment de fragilité se dégage des réponses des enfants. 

Ainsi, près d’un enfant sur deux reconnait qu’il lui arrive au moins de temps en temps de perdre confiance en lui. Pour 21,3% d’entre eux, ce sentiment survient même souvent voire de tout le temps ! 

Près d’un enfant sur trois reconnaît avoir déjà pensé au suicide 

Plus inquiétant encore, 30,6% des enfants interrogés reconnaissent qu’il leur est déjà arrivé de penser au suicide. Un signal inquiétant qui va dans le sens des alertes récurrentes sur la dégradation de la santé mentale des enfants.  

Ces quelques résultats laissent à penser que l’appui des adultes de leur entourage ne suffit pas à ancrer le sentiment de confiance en eux et dans l’avenir des enfants.  

Des enseignements à creuser dans notre étude Un sérieux besoin de confiance