Le constat est simple : le sport n’est pas suffisamment mobilisé comme outil éducatif à l’école. Et inversement, la pratique sportive en dehors de l’école manque d’ambition éducative. Alors pendant plus de 10 mois, VersLeHaut s’est penché sur les articulations possibles et nécessaires entre l’éducation et le sport.

Et puis les Jeux Olympiques et Paralympiques ont eu lieu. De la trêve olympique à la ferveur française, de l’utilisation future des infrastructures au nombre de médailles, peu de place a encore été laissé à l’héritage de ces Jeux pour les jeunes et pour l’éducation.

« Le sursaut des licenciés en cette rentrée est déjà une réalité. »

L’étude « Le sport, terrain d’éducation » raconte une histoire…

Parce qu’on apprend aussi par le corps et les émotions, parce que les pratiques sportives comportent une dimension ludique et malléable, elles ouvrent des perspectives éducatives qui dépassent largement le seul champ de la motricité ou de la lutte contre la sédentarité. Leur premier rendez-vous est pris, mais quelle suite sera donnée ?

Et puis, cette rencontre se reproduit, ailleurs qu’à l’école, mais cela reste encore trop marginal. En s’emparant de l’objet « sport », des enseignants, des travailleurs sociaux, des associations de protection de l’enfance contribuent chaque jour à la mise en réussite, au bien-être, au raccrochage scolaire, à l’insertion professionnelle de milliers d’enfants et de jeunes. Alors pourquoi ne pas généraliser l’utilisation de cet outil ? Quels sont encore les freins ?

La réalité de terrain plaide pour une reconsidération réelle du rôle de l’activité physique et sportive à l’école. Elle plaide aussi plus généralement pour une éducation « en mouvement », qui permet aux jeunes de s’engager, dans une activité et un groupe social, de s’épanouir, tout en répondant à des enjeux majeurs de santé physique et mentale. Et c’est également ce que VersLeHaut et tous les partenaires de l’étude « Le sport, terrain d’éducation » soutiennent.

… Et cette histoire continue de s’écrire

David Blough, rapporteur de cette étude, a pris la parole pour revenir sur quelques points clefs de cette question de l’héritage des Jeux. Une expression très usitée, suscitant enthousiasme et crainte.

« L’impact des Jeux va dépendre de la volonté politique et des arbitrages financiers. »

La réflexion stratégique de l’héritage a été pensée dès la phase de candidature de Paris 2024. Et ses impacts ne pourront véritablement s’observer que dans le temps long, dans quelques années.

« L’impact des Jeux va dépendre de la volonté politique et des arbitrages financiers » explique notamment David Blough. Mais il est important d’observer l’héritage un peu plus indirect : une dynamique s’est enclenchée et le sujet sport suscite davantage d’intérêt et d’attention.

Depuis une trentaine d’années, on observe aussi un renouvellement du milieu du sport autour d’un tiers-secteur qui investit les dimensions sociales et éducatives. Accompagner et légitimer ce secteur permet de stimuler des actions de coopération, de collaboration et de consortium entre différents acteurs qui ne se seraient pas forcément associés autrement. La dynamique des Jeux a renforcé et accéléré ces partenariats.

Une histoire avec ses propres rebondissements

« Le sursaut des licenciés en cette rentrée est déjà une réalité » témoigne Marion Bischoff, en charge du volet éducation à la Fédération Française de Badminton. L’enjeu va alors de pouvoir accueillir tous ces nouveaux inscrits, tous ces jeunes mais aussi de parvenir à leur transmettre le gout de la pratique sportive.

Comme souvent, sont revenus dans les échanges des problématiques que rencontrent nombreux acteurs de terrain : les problèmes de maillage territorial, les difficultés d’accès aux infrastructures sportives, le sujet de l’encadrement des jeunes lors des entrainements sportifs par les coachs, l’absence de communication entre l’école et les clubs de sport qui s’occupent pourtant des mêmes enfants…

Ces obstacles sont récurrents. Et une piste mériterait d’être davantage explorée : celle de donner une place centrale aux pratiques sportives dans la société. C’est ce que soutient notamment Joseph Bruel, vice-président de l’ANESTAPS. Un des héritages des Jeux pourrait être celui de ramener le plaisir du mouvement dans la vie des individus de manière à être actif tout au long de sa vie.

« Il faut donner une place centrale aux pratiques sportives dans la société. »

La notion de littératie physique ne vous parle peut-être pas encore mais elle va devenir une piste à suivre de près. Un consortium d’acteurs du monde du sport, au premier rang duquel l’ANESTAPS, se sont associés pour la creuser…

Au niveau local, les associations comme les clubs de sport se mobilisent autour de l’école, du périscolaire et de l’extrascolaire pour permettre aux jeunes de se mettre en mouvement, de bouger. De belles actions et de beaux projets continuent à voir le jour, que les appels à projet soient renouvelés ou non. Ces acteurs de terrain sont tous éducateurs et agissent quotidiennement à faire grandir les jeunes.

Des ressources pour aller plus loin :